alcore a écrit :En voici une autre : I,31
"Par entendement, en effet, nous n'entendons pas la pensée absolue, mais seulement un mode défini du penser qui diffère des autres, tels que le désir, etc et par conséquent doit être conçu par la PENSEE ABSOLUE; AUTREMENT DIT IL DOIT ETRE CONCU PAR QUELQUE ATTRIBUT QUI EXPRIME L ESSENCE ETERNELLE ET INFINIE DE LA PENSEE, etc."
on apprend d'ailleurs au passage que l'entendement dont question au début est un mode de la pensée absolue, mais qu'il n'est en rien humain.
Je ne vois pas d'où vous tirez cette conclusion (le terme "entendement fini" est même directement contraire, en partie) : il n'y a pas de référence à E1D4, et tout mode de pensée sans exception doit être conçu par l'attribut Pensée en tout état de cause. Quel est votre cheminement ?
Mais il y a plus grave. Vous n'avez pas répondu sur ce que vous compreniez par "mode de penser" en Dieu en l'occurrence. Or la démonstration porte directement sur la distinction que l'on doit faire entre désir, amour (une forme de joie : émotion), ... et entendement, donc. Il est par conséquent hors de question de dire ensuite que cette distinction - qui est la base même de la démonstration, donc - est nulle...
Dans ces conditions, dites-moi, puisque selon vous il s'agit de l'entendement infini (explicitement cité avec le fini, d'ailleurs) : qu'est-ce que le mode de penser, distinct de l'entendement, "désir" pour Dieu ?
Je rappelle en passant que :
Spinoza a écrit :PM2Ch8 : ... La Volonté et la Puissance de Dieu, quant à leur action extérieure, ne se distinguent pas de son entendement. – La Volonté et la Puissance, quant à leur action extérieure, ne se distinguent pas de l'entendement de Dieu, comme il est assez certain par ce qui précède ; car nous avons montré que Dieu a décrété non seulement que les choses devaient être mais aussi qu'elles devaient être de telle nature, c'est-à-dire que leur essence et leur existence ont dû dépendre de la volonté et de la puissance de Dieu ; par où nous percevons clairement et distinctement que l'entendement de Dieu, sa puissance et sa volonté, par quoi il a créé, a connu et conserve ou aime les choses, ne se distinguent en aucune façon l'un de l'autre, sinon relativement à notre pensée. ...
Et le mode de penser "amour" ?
J'ai bien E5P35, mais qui tend à identifier entendement et amour en Dieu, ce qui, donc, est aussi contraire à l'esprit de la démonstration.
J'ai bien peur que ces distinctions ne puissent valoir que pour un esprit fini, au contraire (et par conséquent aussi que la démonstration est défaillante pour l'entendement infini...)
Serge