alcore a écrit :(...)
Ainsi, Dieu affirme son absolue indétermination, donc sa liberté, son absolue infinité, sa perfection absolue par le fait qu'il NIE la particularité de la substance étendue; mais il la nie POSITIVEMENT en la ramenant à un élément d'un ensemble transfini d'attributs. C'est la relativisation, au coeur du multiple transfini, de chaque substance qui la dépossède de sa qualité en son genre, tout en conservant son "essence".
(...)
Or Spinoza affirme la simultanéité de tous les attributs; et la substance n'est pas un sujet dont les attributs seraient des affections (comme les qualités que vous citez)
La substance divine est TOUTE ENTIERE Etendue et pensée, et autre chose, ce qui serait impossible si les attributs étaient des qualités.
Bonjour,
je crois qu'il va falloir préciser ce qu'on entend sous les mots sous peine de tourner en rond.
Je vais utiliser le langage de la théorie des ensembles pour voir si on se comprend.
Définition en intension : l'ensemble des nombres pairs
Définitions en extension : {0, 2, 4, 6, 8, etc. }
L'ensemble peut être dit indéterminé du point de vue de l'extension, c'est-à-dire qu'il ne peut être déterminé par un nombre défini.
Mais il est déterminé par sa définition en intension, définition que tout le monde comprend.
Est-ce là la distinction que vous voulez faire quand vous dites que la substance est indéterminé, c'est-à-dire en l'occurrence qu'elle ne serait pas réductible à un nombre ?
Ensuite, 2 est différent de 4, distinction réelle qui caractérise un ''ceci'' et un ''cela'' au niveau de chaque nombre, par différence à un même niveau. Il n'y pas identité entre les deux.
Par contre, si on prend la relation d'un élément à l'ensemble auquel il appartient, chaque élément est équivalent : la relation de 2 à l'ensemble des nombres pairs est la même que la relation de 4 à l'ensemble des nombres pairs.
Si je vous comprends bien, il s'agirait donc de dire que la distinction entre attributs, la distinction entre 2 et 4, est annulée dans la relation de 2 ou 4 à l'ensemble des nombres pairs. Effectivement, 2 et 4 sont équivalent dans cette relation, bien que ça n'annule pas la distinction entre les deux à leur niveau (conçu par soi).
Si je ne fais pas fausse route, je ne vois pas pour autant en quoi abandonner le terme de « parallélisme », c'est-à-dire traduire par ce terme l'idée que du fait que 2 (Pensée) et 4 (Etendue) soient dans la même relation à l'ensemble des nombres pairs (substance), toute affection de la substance implique un changement corrélé dans les attributs. Si 2 exprime la définition « ensemble des nombres pairs » alors l'application d'une opération sur l'ensemble des nombres pairs correspond à l'application de la même opération sur ses termes. Par exemple, l'ensemble des nombres impairs = appliquer +1 à l'ensemble des nombres pairs.
Autre point : vous parlez de la substance comme d'un ensemble transfini. Je ne sais pas trop ce qu'il faut entre ici par « transfini », mais si c'est une référence aux nombres transfinis de Cantor cela me semble poser quelques problèmes. L'ordination des infinis par les transfinis implique une différence de pouvoir d'expression des ensembles ainsi ordonnés, ce que je jugerais peu adéquat à l'équivalence expressive des attributs. Mais peut-être que « transfinis » doit simplement traduire ici la différence entre infini absolu et infini en son genre, la relation de 2 à « nombre pair ».
Dernière chose : je ne vois pas où est la difficulté dans le fait de parler de « qualité » pour les attributs. Quand Deleuze emploie ce terme, dans
Spinoza, philosophie pratique par exemple, cela traduit que chaque attribut correspond
formellement à une substance par opposition à numériquement. Une distinction formelle, un genre d'être.
Par exemple, si on dit que 6 = 2 + 4, on considère les deux nombres quantitativement par rapport à 6, contrairement au fait de dire que 2 ou 4 expriment d'une certaine manière les nombres pairs, qu'ils expriment qualitativement, en intension, un infini.
Je ne sais pas si je traduit correctement votre pensée, mais trouver un langage commun serait pas mal...