marcello a écrit :C'est curieux : j'ai compris la vidéo de Robert Misrahi sur l'ontologie (Partie I de l'Ethique). Enfin, j'ai l'impression d'avoir compris.
Et j'ai recommencé pour la nième fois De Deo.
Et là , toujours cette impression de ne rien comprendre.
(...)
Bonjour,
c'est un peu normal et ça doit faire la même chose à qui n'a pas déjà une culture des problématiques et du langage de l'époque.
A défaut d'avoir des éditions commentées, le mieux est peut-être d'utiliser ces présentations :
leçons sur le spinozisme.
Il y a là des explications qui suivent l'ordre du texte et en donnent la logique principale et les enjeux. Pour le "De Deo", on a
le très appréciable cours de Yves Dorion.
marcello a écrit :Est-ce destiné aux philosophes et étudiants en philosophie ou à toute personne intéressée par la conduite de sa vie et la recherche d'un rapport plus juste avec la nature des choses et la réalité ?
Bonne question...
A l'origine, Spinoza écrit plutôt pour les gens cultivés de son époque. Il utilise un vocabulaire et des notions savantes qui demandent un minimum d'effort pour les gens d'aujourd'hui.
Ceci étant, il y a une question de méthode de lecture.
Pour ma part, après la lecture linéaire dans l'ordre du texte, j'ai adopté une méthode inversé : je prends les propositions centrales, celles qui achèvent une série démonstrative, pour avoir l'objet de la démonstration et ensuite je retisse les liens aux autres propositions.
Par exemple, le De Deo conclut à l'existence nécessaire d'une substance composée d'une infinité d'attributs qu'on appellera Dieu (E1p11), il s'agit d'arriver à la conception du Réel (Etre, Dieu, nature) comme composition d'une infinité de manières d'être autonomes (attributs), des sortes d'axes de coordonnées auxquels rapporter les êtres particuliers.
A partir de là, on a plus de facilité à voir la raison des enchaînements précédents : démonstration de l'existence nécessaire d'une substance (E1p8 scolie 2), principe de composition d'une substance (attributs, E1p10 scolie) pour arriver au résultat voulu.
A la limite, au niveau ontologie, il y a pour moi un nombre limité de propositions clés qui déterminent les objets à penser (dieu, homme, désir, connaissance...) et les autres en analysent la forme, la composition et des conséquences utiles pour une éthique.