Hokousai a écrit :A ceci , par exemple , que vous m'expliquiez Aussi longtemps qu'une question n'est pas encore véritablement philosophique
Ou bien dit autrement: comment se fait -il que moi, ma question (quelle partie voudriez- vous conserver si on vous obligeait à ce choix .?)
Je l'estime philosophique et que vous non . Pire que vous ne la compreniez même pas .
Mais admettons qu'elle ne le soit pas .Est- il plus difficile de répondre à des questions ordinaires qu' à des questions philosopshiques ?
Il me semble que dans un lieu qui n'est pas académique (et qui n'est pas le faculté de philosophie d'une université ) on pourrait se permette parfois de ne pas penser dans les règles imposées par l'université dans ce qu'elle a de plus académique .
ok, merci de vos précisions, je commence à comprendre un peu, je crois (à vous de me corriger, si vous le voulez bien). La façon dont je dédouble ici systématiquement vos questions en y ajoutant la question de ce que c'est qu'une question philosophique, donne l'impression que je suis en train d'exiger un discours formatté de façon académique avant de vouloir penser à une réponse concrète aux questions que vous posez.
Disons déjà que je ne suis pas "philosophe diplômée". Cependant, j'ai tout de même pu suivre quelques cours dans de différentes facultés de philosophie. Ayant ainsi vu d'assez près de différentes approches de la philosophie, j'ai commencé à avoir l'impression que certaines approches sont peu fécondes. J'ai surtout commencé à avoir l'impression que, hormis/malgré le fait que depuis quelques siècles la philosophie appartient aux disciplines universitaires, elle est avant tout un ART. Ce qui veut dire une pratique, une pratique très spécifique, tout comme la médecine, la musique, la psychothérapie etc.
Alors oui, dès que ces arts ou pratiques sont enseignés à l'unif, ils risquent de se "rigidifier" (puisque souvent les profs s'occupent davantage de l'enseignement que de pratiquer eux-même l'art dans lequel ils se sont spécialisés en tant que jeunes), de se réduire à des règles vides, purement formelles. Si je vous ai bien compris, ce que j'essaie de vous dire par rapport à la philosophie vous donne l'impression de vouloir quasiment "imposer" un respect de ces règles vides, chose absurde, puisqu'en effet, déjà on n'est pas à l'unif ici, puis ce genre d'académisme TUE plutôt la pratique philosophique.
Or ce n'était pas vraiment mon but. Disons que j'ai plutôt l'impression qu'enlever un tas de règles purement formels et finalement peu utiles est très bien (voire nécessaire), mais ne garantit PAS encore que ce que l'on fait, c'est déjà de la philosophie. Comme il s'agit d'un art, il s'agit d'une tentative de construction, de construction de quelque chose de très précis, qui appartient à l'art philosophique et non pas à l'art poétique ou à n'importe quel autre genre d'art. C'est pourquoi il y a à mon sens des "règles" ou plutôt des contraintes, des voies à suivre si l'on veut créer quelque chose de philosophique.
Tout comme on ne sait pas créer une preuve scientifique ou un poème "comme on veut", juste en se posant quelques questions comme ça, on ne sait pas créer une philosophie ou un concept comme ça, dans le vide. Avant d'obtenir un résultat de recherche vraiment scientifique, il faut faire certaines choses précises. C'est exactement la même chose en art ou en philosophie, pour moi. Cela ne veut pas dire que l'on ne peut pas innover, c'est précisément l'inverse: POUR pouvoir innover, il fait s'inscrire dans une tradition spécifique, puis ne pas tout changer mais trouver l'endroit où changer quelque chose donne une véritable nouveauté.
Alors tout cela n'a pas beaucoup d'importance quand il s'agit de commenter un auteur (Spinoza par exemple), car là l'enjeu est beaucoup plus clair: il s'agit d'essayer de comprendre ce qu'il dit, en premier lieu. Une fois qu'on est d'accord là-dessus (de ce qu'il dit par exemple concernant le rapport corps-esprit), chacun peut donner son opinion sur ce qu'il trouve de telle ou telle idée (c'est-à-dire être d'accord avec Spinoza ou non).
Mais cela change quand il s'agit de formuler nous-même une idée ou une question sur le monde (par exemple: qu'est-ce que le "moi"?). Là il me semble que l'on peut essayer de faire quelque chose de philosophique de la question, ou non. Alors vous me dites que pour vous, cette question est d'office déjà philosophique. Mais à mon sens, aucune question n'est d'office philosophique. Tout dépend de ce qu'on va faire avec. On peut lui donner une réponse scientifique, par exemple, et alors la réponse en fera une question plutôt scientifique.
Je ne veux pas du tout dire que je prétends être la seule qui ait compris ce que c'est que la philosophie et qui trouve que moi j'en fais et vous pas. Ce n'était pas du tout cela, ce que j'essayais de dire (mais sans doute l'ai-je dit maladroitement, et est-ce tout de même ce qui j'ai involontairement "suggéré"). C'est simplement que je n'ai moi-même, personnellement (donc cela n'engage que moi) aucune idée de COMMENT donner une réponse intéressante à votre question ci-dessous, autre que purement "scientifique" (ou plutôt basée sur les quelques données scientifiques que je connais).
Si donc vous trouvez que cette question peut être philosophiquement très féconde, je ne peux que vous dire qu'à mes yeux de prime abord elle n'évoque pas grand-chose. C'est pourquoi, si vous trouvez qu'elle peut être développée philosophiquement (ou qu'elle est déjà philosophique), je dépends vraiment de vous, c'est-à-dire que je vais devoir entendre VOTRE réponse à la question, puisque vous semblez avoir l'impression que l'on peut faire quelque chose d'intéressant avec, vous voyez?
Hokousai a écrit :Après tout l'expérience de pensée que je propose est assez clairement compréhensible .
Supposons que vous soyez coupée en deux au niveau du cou et que les deux parties puissent survivre . Quelle partie choisissez vous de conserver si on vous oblige à ce choix ?
vous pouvez vous imaginer que je n'ai aucune idée de quelle partie je voudrais conserver?
Ou bien on enlève un hémisphère, et là je vous ai déjà répondu: je préférerais garder cet hémisphère qui déjà aujourd'hui semble être celui qui domine chez moi, ce qui est celui qui traite prioritairement des infos qui entrent aux cerveaux.
Mais si vous voulez coupez à partir du cou ...



C'est pourquoi je ne vois pas trop où vous voulez en venir, et que j'aimerais vraiment mieux que vous répondez VOUS-MÊME à cette question, puisqu'évidemment la question a du sens pour VOUS. Comme ça au moins je sais dans quelle direction vous voulez penser (ou COMMENT vous voulez penser), quand vous posez de telles questions.
Deuxième question: si vous trouvez que cette question de couper en deux est une question philosophique, EN QUOI est-elle philosophique pour vous? Qu'est-ce que c'est pour vous, une question philosophique?
Cordialement,
louisa