Hokousai a écrit :Louisa vous vous laissez aller à dire de ces choses
vu le moment de l'année ... mais je vais vous montrer que je suis la consigne de Spinoza: fêter oui, mais toujours avec modération ...

Louisa:
Puis le fait d'être cause adéquate, au sens spinoziste, n'a RIEN à voir avec le fait d'être conscient d'un acte ... !
Hokousai:
(selon la définition des affects ) Le fait d'être cause adéquate a à voir avec l’effet . Et l'effet doit pouvoir se percevoir clairement et distinctement. Je veux bien que vous perceviez clairement sans en avoir conscience mais pour moi se percevoir clairement et se comprendre clairement et distinctement se fait sous la conscience .
Me voila bien perplexe …..
j'étais dans l'idée que le contexte dans lequel j'avais écrit ceci permettrait d'en déduire ce que je voulais dire, mais apparemment je n'ai pas été très clair.
Vous semblez proposer la définition suivante: un acte libre est un acte dont on a conscience. Autrement dit: il suffit d'être conscient d'un acte ou d'un affect pour que celui-ci, dans le spinozisme, puisse être dit libre.
Or Spinoza dit EXACTEMENT l'inverse: "les hommes se croient libres, pour la raison qu'ils ont conscience de leurs volitions et de leur appétits". E1 App.
Je ne voulais pas dire par la phrase ci-dessus que la conscience est ABSENTE quand on pose un acte libre, je voulais souligner le fait que la conscience, pour Spinoza, ne peut aucunement être le critère par lequel on juge de la liberté d'un acte. Avoir conscience que mouvoir son bras, pour reprendre votre exemple, n'est pas une condition suffisante pour pouvoir parler d'un acte libre.
Ne pas douter du fait que c'est VOUS qui avez voulu/décidé mouvoir votre bras ne suffit pas non plus pour appeler cet acte libre. Voir le scolie de l'E2P49: ne pas douter n'enlève en rien la possibilité qu'on est en train de "acquiescer à des choses fausses", c'est-à-dire ne pas avoir "de raisons qui fassent que son imagination soit flottante".
Si donc vous définissez la liberté par la conscience d'être vous-même la cause de mouvoir votre bras, Spinoza répond que cela ne suffit pas pour être CERTAIN qu'il s'agit d'un acte libre, car cette certitude n'a rien à voir avec une conscience ou une absence de conscience d'une cause hors de vous qui vous a causé à mouvoir votre bras. "Qu'on suppose donc un homme adhérant autant qu'on voudra à des choses fausses, jamais pourtant nous ne dirons qu'il est certain. Car par certitude nous entendons quelque chose de positif, et non une privation de doute."
D'ailleurs, chose intéressante pour la discussion que nous étions en train d'avoir, Spinoza répète ce même refus de la conscience comme critère de liberté quasiment dans le même termes beaucoup plus loin, dans le scolie de l'E2P34, et cela en les termes suivants:
"Les hommes se trompent en ce qu'ils se pensent libres, opinion qui consiste seulement en ceci, qu'ils sont conscient de leurs actions, et ignorants des causes qui les déterminent. Donc cette idée qu'ils ont de leur liberté vient de ce qu'ils ne connaissant aucune cause à leurs actions. Car ce qu'ils disent, que les actions humaines dépendent de la volonté, ce sont des mots dont ils n'ont aucune idée. Ce qu'est la volonté, en effet, et de quelle manière elle meut le Corps, tous l'ignorent, qui brandissent autre chose et INVENTENT A L'ÂME DES SIEGES ET DES DEMEURES, soulevant d'ordinaire le rire ou la nausée."
Voici ce qui à mes yeux réfute l'idée (notamment proposée par Sescho) que Spinoza localiserait l'esprit dans le cerveau. L'esprit n'est pas spatial, il n'a donc PAS de demeure.
Raison: E2P49: "Mais on n'aura pas de mal à se défaire de ces préjugés, pourvu que l'on prête attention à la nature de la Pensée, laquelle n'enveloppe pas du tout le concept de l'Etendue (...)."
Hokousai a écrit :je vous l'ai déjà dit c'est la distance qui est première (ou bien la distinction de puissance d'agir) que nous nommons "étendue" . (c'est ma thèse et j 'y tiens pour le moment )
ce n'est pas l'etendue qui est première c'est la differnce de puissance dagir . De agir à pâtir il y a une échelle de puissance d' agir et cela est très spinoziste à mes yeux .
euh ... je crains que je ne comprends pas grand-chose de ce que vous voulez dire par là?
louisa