antagonisme?

Questions philosophiques diverses sans rapport direct avec Spinoza. (Note pour les élèves de terminale : on ne fait pas ici vos dissertations).

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Messagepar hokousai » 07 janv. 2008, 14:59

à Louisa


Et alors déterminer QUELLE est la question pertinente qui va nous permettre de créer un autre plan de pensée, capable de nous faire sortir du plan de pensée actuel

Ill faudrait me donner des exemples .De plus je pense que c'est pas avec les questions qu'on crée du "nouveau" mais avec les réponses .

C'est le problème qui permet l’ énoncé des questions et pas l'inverse .Or le problème est du à la confusion .


..............................................................
Au sens scolastique l'être de raison est dans l'intelligence un être de raison est une intellection ,il n 'a pas de réalité objective

Le corps est un être de raison en ce qu' un ensemble non limité d’affections sont rassemblées sous un concept ( le corps )

""""" Toutes les affections il les imaginera sans distinctions et les embrassera pour ainsi dire sous un seul attribut à savoir sous l’attribut du corps """ ( je paraphrase le texte de scolie 1 pro 40 /2

C’est par le passage du physicien (axiomes sur le corps lemmes notions communes ) que Spinoza objective les corps. Le corps( les corps en général et abstraitement et non plus mon corps particulier ) est alors pensé comme réalité objective et non plus seulement produit de l'imagination .Le corps est alors un être pensée par la raison et non plus un être de raison . La raison pour penser les corps comme existant objectivement doit en passer pas les axiomes, les lemmes et les notions communes , à tout le moins si elle veut ne plus penser sous l’imagination .
La difficulté des axiomes repose pour moi sur le fait que la définition du corps est ambigu. Cf def 1 part 2

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Messagepar Louisa » 07 janv. 2008, 19:49

Cher Hokousai,

Louisa:
Et alors déterminer QUELLE est la question pertinente qui va nous permettre de créer un autre plan de pensée, capable de nous faire sortir du plan de pensée actuel

Hokousai:
Ill faudrait me donner des exemples .De plus je pense que c'est pas avec les questions qu'on crée du "nouveau" mais avec les réponses .

C'est le problème qui permet l’ énoncé des questions et pas l'inverse .Or le problème est du à la confusion .


je crois qu'il existe beaucoup de situations dans lesquelles le problème est dû à une confusion, et pré-existe aux questions et aux réponses, tout en les orientant déjà dans un certain sens (si par exemple mon robinet ne fonctionne plus, le plombier peut au début n'avoir qu'une idée confuse de la solution, mais vu le type de problème, il aura déjà une liste de questions à poser (le caoutchou à l'intérieur n'est-il pas usé? Etc), et pour trouver les réponses il sait quelles manipulations il doit faire.

Mais donc Deleuze prétend qu'une fois qu'il s'agit de création et non plus de solution, donc une fois que l'on est en science, en art ou en philosophie, les choses se passent différemment.

Bien sûr, l'on peut toujours s'inscrire dans un "paradigme", et alors, comme l'a montré Thomas Kuhn pour la science, chaque scientifique a en effet un tas de problèmes déjà vaguement pré-définis devant lui, par ses prédécesseurs, et qui orientent les questions et réponses (par exemple: si l'on travaille dans le paradigme pré-einsteinien, on ne va pas se poser la question de la relativité, et si par hasard on se la pose, on en va pas chercher des solutions en ce sens non plus). Tout comme un peintre peut choisir de s'inscrire dans un courant artistique spécifique et essayer de travailler "à la manière de" (Gauguin, Klee, ...). De même, un philosophe peut s'inscrire par exemple dans la tradition phénoménologiste, et alors là aussi il trouvera un champ de problèmes, questions et réponses déjà largement pré-déterminé.

Mais si, dans l'un de ces trois domaines, l'on veut INNOVER (= créer un nouveau paradigme scientifique, ou un nouveau courant de pensée ou courant artistique), alors tout doit être réinventé: le problème aussi bien que les questions et les réponses. Il ne s'agit pas alors d'un problème confus, qui était toujours déjà là, et qu'on va clarifier un peu. Il s'agit d'inventer un tout nouveau problème (conceptuel, sicentifique, artistique). La création de questions et de réponses (c'est-à-dire de nouveaux concepts, en philosophie) va alors de pair avec la création du problème. L'un en va pas sans l'autre. L'un ne vient pas "clarifier" l'autre, puisque les deux prennent forme en même temps.

Mais sans doute un exemple serait effectivement plus parlant. Dans Qu'est-ce que la philosophie? Deleuze et Guattari en donnent pas mal. J'essayerai d'en isoler un qui se laisse facilement comprendre hors contexte, puis de l'envoyer ici.

Hokousai a écrit :
Au sens scolastique l'être de raison est dans l'intelligence un être de raison est une intellection ,il n 'a pas de réalité objective


oui, mais chez Spinoza, il n'y a plus de réalité objective du tout. Il n'en parle jamais. C'est cela aussi, peut-être, la création d'un nouveau plan de pensée: certains concepts, si on les prend et les plonge dans un nouveau milieu conceptuel, n'ont plus aucun sens, sont dévidés de leur contenu, n'ont plus "lieu".

Car qu'est-ce que l'objet d'une idée chez Spinoza, si ce n'est pas une idée? Toujours une affection du corps, c'est-à-dire un changement dans le corps, un changement corporel.

Dans ce cas, l'idée a toujours autant de réalité que son objet. L'expression "réalité objective" disparaît du vocabulaire spinoziste. Si l'on veut dire par là que la chose ayant une réalité objective existe en dehors du sujet, l'objet devrait être le corps extérieur qui a affecté le corps humain, ce qui dans le spinozisme n'a pas de sens. Si l'on veut plutôt l'interpréter comme la réalité qu'a l'objet de l'idée, alors comme je viens de le dire, l'objet (l'affection du corps) a toujours la même réalité que l'idée, chez Spinoza. Dire que nous avons une idée mais que son objet n'a pas de réalité objective, revient alors à dire que l'idée que nous avons n'a aucune réalité, bref n'existe pas. Mais alors nous ne pouvons pas l'avoir. Conclusion: on ne sait pas travailler avec une distinction "être de raison - réalité objective" chez Spinoza. Entre la scolastique et Spinoza, les mots ont changé de sens, et cela parce que on se trouve sur un tout autre "plan de pensée", qui a été inventé pour porter d'autres concepts et pour formuler d'autres problèmes.

Hokousai a écrit :Le corps est un être de raison en ce qu' un ensemble non limité d’affections sont rassemblées sous un concept ( le corps )


ok, mais alors vous pensez plutôt en des termes frégéens qu'en des termes spinozistes. Là des objets sont "subsumés" sous un concepts. Le rapport objet-concept est en effet tel que l'on peut parler d'un genre de "rassemblement" d'objets par le concepts.

Mais chez Spinoza, l'idée d'une affection du corps est UNI à cette affection. Et l'Esprit, cet ensemble de toutes ces idées d'affection du corps et d'idées de ces idées, ne rassemble pas des affections, mais des idées d'affections.

Nous pouvons donc reprendre la discussion telle que nous l'avions laissée dans l'autre fil: qu'est-ce qui vous fait penser que l'OBJET d'une idée soit, si cet objet est le corps, un être de raison? Comme vous le dites ci-dessus, un être de raison est avant tout une intellection, donc un concept, bref ... chez Spinoza: une idée. Mais toute idée n'est qu'un mode de l'attribut de la Pensée et d'aucun autre attribut. Comment faire du corps, mode de l'attribut Etendue, une idée ... ???

A mon sens vous confondez donc le concept et l'objet du concept. Vous les appelez tous les deux "intellection". Vous renvoyez par là aussi bien à ce qui est le produit d'un acte de l'intellect (l'idée, chez Spinoza), qu'à ce qui EST perçu par l'intellect. Or rien ne dit, chez Spinoza, que l'intellect ne peut voir que des idées ou des être de raison. L'esprit, quand il forme une idée, peut avoir DEUX types d'objets: ce sont ou bien des modes de l'attribut Pensée (des idées), ou bien des modes de l'attribut Etendue (des corps). J'ai sans cesse l'impression que vous ramenez tout objet à une idée, et je ne vois pas très bien comment justifier cela.

Hokousai a écrit :C’est par le passage du physicien (axiomes sur le corps lemmes notions communes ) que Spinoza objective les corps. Le corps( les corps en général et abstraitement et non plus mon corps particulier ) est alors pensé comme réalité objective et non plus seulement produit de l'imagination .Le corps est alors un être pensée par la raison et non plus un être de raison . La raison pour penser les corps comme existant objectivement doit en passer pas les axiomes, les lemmes et les notions communes , à tout le moins si elle veut ne plus penser sous l’imagination .


mais alors TOUT ce que dit l'Ethique ne sont que des êtres de raison, non? L'Ethique n'est pas en tant que telle la réalité, c'est un PRODUIT de la raison de Spinoza, c'est certain. Mais pourquoi en déduire que tout ce dont parle un livre n'existe pas hors de lui, dès qu'il commence à parler d'axiomes etc?

Sinon je le répète: chez Spinoza on n'a pas une opposition "produit de l'imagination - réalité objective". L'imagination est la faculté qui rend présent les choses à notre esprit. Ses produits, ce sont des IDEES, idées ayant toujours déjà une réalité comme objet: celle de l'affection du corps. Réalité objective et imagination ne s'opposent plus chez lui, l'imagination est déjà une forme de connaissance. Et justement, c'est une connaissance de notre corps, avant tout. Notre corps tel qu'il existe. Non pas tel qu'il existe abstraitement, mais le corps en tant qu'il est affecté.

Hokousai a écrit :La difficulté des axiomes repose pour moi sur le fait que la définition du corps est ambigu. Cf def 1 part 2


en quel sens ambigu?
louisa

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Messagepar sescho » 07 janv. 2008, 21:20

Louisa a écrit :... si tu veux dire que les objets des idées adéquates sont des idées, et non pas des affections du corps: d'accord, je le crois aussi.
louisa

Non (et je ne vois aucune raison de dire cela d'après le texte de Spinoza), je dis que les objets des idées adéquates sont l'essence de Dieu - la Nature (en partie), qu'il s'agisse de l'Etendue ou de la Pensée (et tu dis bien toi-même à Hokousai que ce n'est pas parce que toute perception est de l'ordre de la Pensée que nous n'avons pas d'idée adéquate de l'Etendue et de la "modalité" qui y règne (autrement dit, les corps existant en acte, quoiqu'inadéquatement perçus dans leur Forme, ou essence.) Pour Spinoza, le parallélisme affirme absolument l'objectivité des idées, par nature, en Dieu (pour l'Homme c'est moins simple.)

Comme tu l'as laissé entendre, il est difficile de concevoir les Corps comme habités de Raison..., mais pas comme les sièges de lois... Or les lois, c'est précisément ce que la Raison perçoit. Quoiqu'elles "habitent" le Corps, elle habitent tous les corps (quoiqu'à des degrés divers) et le tout, sont omniprésentes et éternelles ; autrement dit elles sont l'essence de Dieu (en tant que naturant, oserais-je même dire.)

Si je dis que le "rien à voir" des idées et de leurs objets tiennent plus de l'attribut que de la forme, c'est déjà que les attributs seuls (sans les modifications) permettent de l'affirmer pleinement. S'agissant des modes existants, leur forme ou essence actuelle contribue uniquement dans le sens opposé : "la même chose." C'est pourquoi Spinoza dit que essence formelle et essence objective c'est la même chose, mais perçue suivant des attributs différents. Mais les attributs doivent effectivement se correspondre aussi, puisqu'ils contiennent éternellement les essences.

Je n'ai rien lu de Deleuze, et je me garde bien de le juger, mais bon sang j'ai l'impression que dès qu'il est mentionné, les contrevérités frontales vis-à-vis du texte même de Spinoza ne tardent pas à suivre...

Ces trucs sur la création de problème, etc. cela m'est complètement étranger. C'est peut-être du génie moderne (qui a explosé dans les années 60-70) qui s'inscrit dans le progrès continu de l'esprit au cours des âges (ce à quoi je ne crois en aucune façon, je dois l'avouer), mais je pense que je finirai ma vie sans y entrer, trop naturellement en affinité avec ce qui - selon mes critères - est exposé clairement, et pas "en miroir", depuis les Grecs jusqu'à aujourd'hui (quoique le fond soit difficile à voir clairement, au point de l'intégrer dans la vie même.)

Spinoza a une démarche typiquement scientifique dans sa finalité : dégager les idées claires et distinctes, qui sont connaissance vraie des lois éternelles de la Nature, et tout spécialement la psycho-logie (mais aussi la Physique.) C'est pourquoi il parle à très juste titre d'"automate spirituel."

Il ne s'agit même pas seulement de "pré-existant", il s'agit d'éternité. Je ne vois pas ce que les guerres de religion viennent faire là-dedans. Des guerres ont toujours eu lieu et les Provinces-Unies étaient le lieu de plus grande liberté qui soit en Occident ; c'est - entre bien d'autres choses - la menace d'une régression sur ce point que Spinoza cherche à repousser dans le TTP, si j'ai bien compris.

Mais je préfère en rester à avouer mon aversion irréductible, sans y ajouter un jugement de valeur prétendument absolu (surtout que, du coup, je parle de choses que je connais peu, étant rebuté dès la seconde phrase, sinon la première.)


Amicalement


Serge

P.S. Cela dit, l'enfermement dans / l'élargissement des paradigmes me parle. Le "parallélisme" me semble être - ô combien - de cet ordre.
Connais-toi toi-même.

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Messagepar hokousai » 07 janv. 2008, 22:53

à Louisa

J'essayerai d'en isoler un qui se laisse facilement comprendre hors contexte, puis de l'envoyer ici.

Oui si vous voulez ,mais Wittgenstein parle des problèmes en philosophie (si on pouvait se concentrer là-dessus )

…………………………………………………..

oui, mais chez Spinoza, il n'y a plus de réalité objective du tout. Il n'en parle jamais.


Comme on disait de la nation dans certains milieux : n’en parler jamais y penser toujours.

Car qu'est-ce que l'objet d'une idée chez Spinoza , si ce n'est pas une idée?


Heureux de vous l’entendre dire ( je penserai alors comme Spinoza ) mais c’est que je ne suis justement pas certain du tout qu’il s’agisse de cela .( et Serge ne le pense pas du tout )

Pour Spinoza Dieu pense à beaucoup d’autres choses (des corps par exemple ) auquel l’esprit humain ne pense pas et ces corps existent sans que l’esprit humain les pense . Ces corps sont pensés par Dieu, ils sont idée et corps , mais pas ni l’un ni l’autre, donc ils sont des corps ( objectivement ) (objectivement ça veut dire ici ou là , partout ,dans la nature que j'y soit ou pas )
Vous confondez l’union corps/esprit et la théorie des corps , c’est à dire en fait les deux degrés de connaissance ( chez Spinoza ).


L'esprit, quand il forme une idée, peut avoir DEUX types d'objets: ce sont ou bien des modes de l'attribut Pensée (des idées), ou bien des modes de l'attribut Etendue (des corps). J'ai sans cesse l'impression que vous ramenez tout objet à une idée, et je ne vois pas très bien comment justifier cela.


Spinoza fait une distinction beaucoup plus forte entre les deux degrés de connaissance qu’entre les objets des idées .
Les idées sont confuses ou claire et distinctes, quel que soit l’ attribut sous lequel ont les pensent .
Il faut donc voir les choses de l’intérieur ou du dedans ( c’est la raison )et de l’intérieur alors on se met à voir des choses claires et distinctes comme les axiomes, les notions communes enfin bref tout ce qu’il dit des corps en général..


(Et puis cessez de taper sur la scolastique , Spinoza en était imprégné .( pas Deleuze ))

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Messagepar Louisa » 07 janv. 2008, 22:59

Louisa:
... si tu veux dire que les objets des idées adéquates sont des idées, et non pas des affections du corps: d'accord, je le crois aussi.
louisa

Serge:
Non (et je ne vois aucune raison de dire cela d'après le texte de Spinoza), je dis que les objets des idées adéquates sont l'essence de Dieu - la Nature (en partie), qu'il s'agisse de l'Etendue ou de la Pensée (et tu dis bien toi-même à Hokousai que ce n'est pas parce que toute perception est de l'ordre de la Pensée que nous n'avons pas d'idée adéquate de l'Etendue et de la "modalité" qui y règne (autrement dit, les corps existant en acte, quoiqu'inadéquatement perçus dans leur Forme, ou essence.) Pour Spinoza, le parallélisme affirme absolument l'objectivité des idées, par nature, en Dieu (pour l'Homme c'est moins simple.)


je ne crois pas avoir dit que nous avons des idées adéquates de l'Etendue, au sens où l'objet d'une idée adéquate pourrait être un mode de l'Etendue. Et je ne voyais rien, jusqu'à présent, qui permettrait de l'affirmer, Spinoza disant dès le début que les idées qui ont les affections du corps comme objet, sont inadéquates.

Mais voici que, étant à la recherche de quelques citations qui pourraient appuyer cette impression, je tombe sur l'E2P39: "Ce qui est commun au Corps humain et à certains corps extérieurs par lesquels le Corps humain est ordinairement affecté, et leur est propre, et est autant dans la partie de chacun d'eux que dans le tout, de cela aussi l'idée sera dans l'Esprit adéquate.". Donc oui, je crois que tu as raison: il faut déduire de cette proprosition que nous avons réellement des idées adéquates ayant quelque chose de corporel comme objet. Car ici, nul besoin d'en passer par des idées d'idées pour obtenir cette idée adéquate. Dès que nous avons une idée de ce qui est en ce sens commun au Corps humain et à d'autres corps extérieurs, celle-ci EST DEJA adéquate ... . Remarquable. Dommage que Spinoza n'ait pas donné d'exemple de ce genre d'idées.

Serge a écrit :Comme tu l'as laissé entendre, il est difficile de concevoir les Corps comme habités de Raison..., mais pas comme les sièges de lois... Or les lois, c'est précisément ce que la Raison perçoit. Quoiqu'elles "habitent" le Corps, elle habitent tous les corps (quoiqu'à des degrés divers) et le tout, sont omniprésentes et éternelles ; autrement dit elles sont l'essence de Dieu (en tant que naturant, oserais-je même dire.)


ok, nous sommes d'accord là-dessus.

Serge a écrit :Je n'ai rien lu de Deleuze, et je me garde bien de le juger, mais bon sang j'ai l'impression que dès qu'il est mentionné, les contrevérités frontales vis-à-vis du texte même de Spinoza ne tardent pas à suivre...


je ne vois pas très bien à quoi tu réfères ... quelles contrevérités par rapport au texte?

Serge a écrit :Ces trucs sur la création de problème, etc. cela m'est complètement étranger. C'est peut-être du génie moderne (qui a explosé dans les années 60-70) qui s'inscrit dans le progrès continu de l'esprit au cours des âges (ce à quoi je ne crois en aucune façon, je dois l'avouer)


à mon sens Deleuze est plutôt a-moderne que moderne, et cela notamment parce qu'il récuse l'idée d'un progrès constant et inévitable. Ce qu'il dit, c'est que ce qui est inventé par la science, l'art et la philosophie, ce sont de véritables "productions humaines", qui ne tombent pas du ciel, qui doivent être faites avant qu'elles existent. Et en ce sens, aussi longtemps que dure l'humanité, le nombre de ces inventions ne peut qu'augmenter. Mais cela n'empêche nullement - surtout quand il s'agit de philosophie - que des inventions du passé puissent être "ravivées" aujourd'hui, peuvent recevoir une nouvelle vie (mais encore fait-il, ici aussi, le faire: le "philosophe" qui se limite à redire ce qu'un philosophe du passé a dit, sans donner vie à ces paroles, ne fait rien de philosophique). Puis parler d'un progrès, c'est insinuer qu'il n'y a qu'un seul but, par rapport auquel toutes les inventions seraient des moyens, ou des approximations, qui avec le temps deviendraient de plus en plus précises (l'accumulation d'inventions serait donc d'office une constante amélioration). Là aussi, Deleuze n'est pas d'accord. On crée simplement d'autres problèmes, qui demandent d'autres solutions. Chaque invention a son propre sens, ne fait pas mieux ou moins bien qu'une autre.

Serge a écrit :mais je pense que je finirai ma vie sans y entrer, trop naturellement en affinité avec ce qui - selon mes critères - est exposé clairement, et pas "en miroir", depuis les Grecs jusqu'à aujourd'hui (quoique le fond soit difficile à voir clairement, au point de l'intégrer dans la vie même.)


que veux-tu dire par "exposé en miroir"?

Serge a écrit :Spinoza a une démarche typiquement scientifique dans sa finalité : dégager les idées claires et distinctes, qui sont connaissance vraie des lois éternelles de la Nature, et tout spécialement la psycho-logie (mais aussi la Physique.) C'est pourquoi il parle à très juste titre d'"automate spirituel."


oui d'accord, mais alors tu prends le mot "science" dans le sens courant au XVIIe. Là, il n'y avait encore aucune distinction nette entre une pratique scientifique et une pratique philosophique. Les scientifiques faisaient encore de la "philosophie de la nature". Ce qui les distinguait, c'était l'objet sur lequel portait les études, pas la méthode utilisée.

Deleuze, en revanche, écrit au XXe, époque où les sciences expérimentales ont déjà pris leur envol, et vivent tout à fait à côté de la philosophie. Il est aujourd'hui inconcevable qu'un jeune mathématicien qui ambitionne la chaire de mathématique à l'université de Pise, donne une leçon sur "la forme, le site et la grandeur de l'Enfer de Dante", comme l'a pourtant sans aucune problème fait Galilée, en 1587. Alors quand Galilée conclut que sans aucun doute, la forme de l'enfer de Dante, c'est une "cavité conique", il est certain qu'à ses yeux, il est en train de faire de la science. Mais la philosophie même était conçue comme étant une science, à l'époque.

Aujourd'hui, ce n'est plus l'objet en tant que telle qui fait la distinction entre une science expérimentale et de la philosophie. C'est la méthode de recherche qui fait la distinction. Là où un scientifique va créer un disposif expérimental physique capable de convaincre ses collègues de la validité de sa thèse (dispositif dont il avait d'ailleurs avant tout besoin pour se convaincre soi-même), Spinoza ne peut convaincre que par la raison. Toutes ses découvertes se basent sur le simple usage de la réflexion (et de son expérience de vie subjective, bien sûr), sans plus. Puis pour Deleuze ce que scientifiques et philosophes créent est également fort différent, comme "fruit" de leur travail: les scientifiques créent essentiellement des "fonctions" (des mises en rapport d'un type très spécifique (mis en rapport de variables)), tandis que les philosophes créent des concepts, c'est-à-dire des nouvelles façons de concevoir le monde (ou plutôt cette partie du monde que le philosophe veut apprendre à concevoir autrement que l'on ne le fait d'habitude ou dans le passé).

Spinoza a donc certes voulu étudier les lois qui régissent l'esprit et les affections du corps. Mais cela n'en fait pas encore un scientifique au sens actuel du terme (ou plutôt au sens deleuzien). Car il a seulement proposé des lois et démontré ces lois de façon rationnelles, et non pas de façon expérimentales. Il nous donne des façons de concevoir l'esprit, la liberté, Dieu etc, mais non pas les moyens expérimentales pour vérifier les lois qui selon lui régissent la Nature. Comme il le dit quelque part: il sait que ce qu'il a fait, c'est de la vraie philosophie, mais il ne prétend PAS avoir crée la SEULE philosophie possible. Cela est inconcevable en science: dès que quelqu'un a découvert une loi physique, s'il a réussi à la démontrer, ses collègues n'ont plus le choix: désormais, c'est bel et bien uniquement ainsi que l'on peut penser la Nature. On ne peut pas dire de la théorie de la relativité d'Einstein qu'elle est possible, mais pas la seule théorie possible. Aujourd'hui, elle est bel et bien la seule possible, et elle le restera jusqu'à ce qu'un autre scientifique peut ou bien la réfuter en proposant une autre, ou bien passer à un tout nouveau paradigme.

Si pour Deleuze aujourd'hui il est crucial de bien distinguer philosophie et science, c'est pour éviter de demander à la philosophie des vérités scientifiques, pour lui laisser développer ce dont elle est le maître absolu: les concepts, qui ne se laissent pas réduire à des fonctions.

Serge a écrit :Il ne s'agit même pas seulement de "pré-existant", il s'agit d'éternité. Je ne vois pas ce que les guerres de religion viennent faire là-dedans. Des guerres ont toujours eu lieu et les Provinces-Unies étaient le lieu de plus grande liberté qui soit en Occident ; c'est - entre bien d'autres choses - la menace d'une régression sur ce point que Spinoza cherche à repousser dans le TTP, si j'ai bien compris.


Toute idée adéquate inclut en effet une conception sub quadam specie aeternitatis, pour Spinoza. Mais cela ne veut pas dire que le problème auquel correspond le spinozisme, c'est le problème de l'éternité. Car Spinoza a créé non seulement un nouveau concept d'éternité, mais également un tout nouveau concept de Dieu. Alors pourquoi avait-il besoin d'un nouveau "Dieu", et d'un nouveau concept de substance? Pour moi une réponse possible à cette question, c'est de tenir compte du fait que Spinoza vivait dans une époque où des centaines de milliers de gens mourraient, pour des raisons (ou prétextes) purement religieux. Sa propre famille a du fuire la terre natale et traverser toute l'Europe - pas une mince affaire à l'époque. Très probablement, des membres de la famille ont trouvé la mort au Portugal. Puis en effet, Amsterdam était un des endroits les plus libres de l'époque, mais bon, cette liberté de religion me semble tout de même être toute relative, si l'on sait que les catholiques devraient se cacher, devraient célébrer la messe en secret etc - Spinoza lui-même est né à un endroit où au fond du jardin il y avait une église catholique clandestine. Puis il a personnellement subit la violence religieuse, quand on l'a excommunié puis une deuxième fois quand quelqu'un a essayé de le tuer.

C'est dire, à mon avis, qu'il savait ce que c'était que la guerre des religions. Pas besoin d'une télé qui montre quotidiennement des images de corps déchiquettés pour se soucier de la violence dans le monde. C'est donc pourquoi à mon sens il n'est pas un hasard que c'est précisément au XVIIe qu'un philosophe a essayé d'inventer une "vraie religion", une véritable religion "universelle", tout en essayant de convaincre les chrétiens et les juifs que cette vraie religion est déjà présente dans la Bible, est même l'essence rationnelle de cette Bible.

A cela s'ajoute un deuxième problème pré-philosophique: le fait que l'invention des sciences modernes rendait la conception habituelle de la liberté absurde (liberté comme absence de détermination). Si donc toutes les religions promettent la liberté, si Spinoza lui-même a senti lui-même que par moments, il était "libre", il fallait d'urgence inventer un tout nouveau concept de liberté.

Voici donc déjà deux nouveaux problèmes: comment créer un nouveau concept de Dieu qui garantit une liberté au sein même d'un monde déterminé, et qui le rend simultanément impossible de se revendiquer de la Bible pour aller tuer des villages et des régions entiers?

C'est pour résoudre ce problème que Spinoza a inventé un tout nouveau "plan" de pensée: un plan d'immanence absolue, dans lequel plus rien de transcendant ne subsistait.

Enfin, voici simplement la façon dont moi-même je combine pour l'instant une lecture de Deleuze avec une lecture de Spinoza. Si quelqu'un croit que je me trompe quelque part en ce qui concerne l'un ou l'autre ou en ce qui concerne la combinaison que j'en fais, il va de soi que cela m'intéresse.
Amitiés,
louisa

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Messagepar hokousai » 07 janv. 2008, 23:13

Cher Serge
J’ai parlé d’ambiguïté au sujet de corps (déf 1 partie 2)
Le passage de l’idée confuse de corps ( le mien corps affecté ) à l’idée de corps en général est périlleux .

Le passage est justifié par la plus grande clarté de l’idée de corps comme manière qui exprime de manière précise et déterminé l’essence de Dieu en tant qu’on le considère comme chose étendue .

Je dis que cette idée n’est pas claire et justement de par son origine . Son origine c’est mon corps dans son imprécision et je dirais dans son indétermination ( en ce que les causes agissant en mon corps et hors de mon corps sont largement obscures) . Cette source d’information grève toujours l’idée supposée claire et distincte de corps telle que Spinoza la présente .

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Messagepar Louisa » 07 janv. 2008, 23:22

Louisa:
J'essayerai d'en isoler un qui se laisse facilement comprendre hors contexte, puis de l'envoyer ici.

Hokousai:
Oui si vous voulez ,mais Wittgenstein parle des problèmes en philosophie (si on pouvait se concentrer là-dessus )


si vous voulez que l'on se concentre sur Wittgenstein, on dépendra de vos messages pour mieux comprendre ce qu'est un "problème en philosophie" pour lui. Ayant un peu lu Deleuze, moi-même je ne peux qu'essayer de vous expliquer en quoi consiste pour Deleuze un problème philosophique, ou plutôt (ne prétendant pas avoir lu Deleuze assez pour pouvoir vraiment "l'expliquer") en quoi ce qu'il propose me semble être en même temps différent et plus intéressant que la conception wittgensteinienne d'un problème philosophique. Mais si cela ne vous intéresse pas tellement de discuter de Deleuze, il n'y a bien sûr pas de problème, il suffit de le signaler.

Louisa:
oui, mais chez Spinoza, il n'y a plus de réalité objective du tout. Il n'en parle jamais.

Hokousai:
Comme on disait de la nation dans certains milieux : n’en parler jamais y penser toujours.


en philosophie, je crois que c'est très dangereux de mélanger entre eux les concepts de différents courants de pensée. On risque de ne plus rien comprendre, puisqu'on injecte alors des idées étrangères dans une pensée qui a voulu les écarter. Il n'y a plus d'opposition sujet-objet, chez Spinoza. C'est ce qui fait que parler d'une "réalité objective" telle que le faisait par exemple Descartes, n'a plus de sens non plus.

Louisa:
Car qu'est-ce que l'objet d'une idée chez Spinoza , si ce n'est pas une idée?

Hokousai:
Heureux de vous l’entendre dire ( je penserai alors comme Spinoza ) mais c’est que je ne suis justement pas certain du tout qu’il s’agisse de cela .( et Serge ne le pense pas du tout )


si vous aviez cité la suite du paragraphe, vous auriez constaté que je réponds à la question en disant que si l'objet d'une idée n'est pas une idée, chez Spinoza, elle est une affection du corps ... (E2P13, littéralement).

Hokousai a écrit :Pour Spinoza Dieu pense à beaucoup d’autres choses (des corps par exemple ) auquel l’esprit humain ne pense pas et ces corps existent sans que l’esprit humain les pense . Ces corps sont pensés par Dieu, ils sont idée et corps , mais pas ni l’un ni l’autre, donc ils sont des corps ( objectivement ) (objectivement ça veut dire ici ou là , partout ,dans la nature que j'y soit ou pas )


oui, Dieu pense d'autres corps que ceux pensés par l'homme, nous sommes d'accord là-dessus. Mais vous semblez dire que l'homme ne sait pas penser un corps, le corps pensé par l'homme serait déjà un être de raison, donc une idée, pas véritablement un corps. Pourquoi vous pensez cela? Car quand l'homme a une idée de ce qui est commun au Corps humain et à certains corps extérieurs (la propriété A par exemple), il a une idée adéquate de la propriété corporelle A, et cela parce que (dit la démonstration de l'E2P39) Dieu, en tant qu'il s'explique par l'esprit humain, a une idée adéquate de A. Dans ce cas, Dieu et l'esprit de l'homme pensent donc exactement la même chose: l'objet de cette idée partagée par l'esprit de l'homme et celui de Dieu, c'est la partie corporelle A.

Hokousai a écrit :Vous confondez l’union corps/esprit et la théorie des corps , c’est à dire en fait les deux degrés de connaissance ( chez Spinoza ).


c'est bien possible, mais sans explication de votre part, je ne le saurai jamais ... :)

Louisa:
L'esprit, quand il forme une idée, peut avoir DEUX types d'objets: ce sont ou bien des modes de l'attribut Pensée (des idées), ou bien des modes de l'attribut Etendue (des corps). J'ai sans cesse l'impression que vous ramenez tout objet à une idée, et je ne vois pas très bien comment justifier cela.

Hokousai:
Spinoza fait une distinction beaucoup plus forte entre les deux degrés de connaissance qu’entre les objets des idées .
Les idées sont confuses ou claire et distinctes, quel que soit l’ attribut sous lequel ont les pensent .


ce serait quoi plus précisément, penser une idée sous un attribut ou sous un autre? Sous quels attributs peut-on penser une idée ... ?

Hokousai a écrit :Il faut donc voir les choses de l’intérieur ou du dedans ( c’est la raison )et de l’intérieur alors on se met à voir des choses claires et distinctes comme les axiomes, les notions communes enfin bref tout ce qu’il dit des corps en général..


oui d'accord, la raison permet de donner aux choses un ordre selon l'intellect et non plus selon l'ordre commun de la nature. Mais en quoi cela vous ferait-il penser que l'esprit ne pense pas le corps quand il a une idée d'une affection du corps? Pourquoi l'esprit là penserait-il un "être de raison", une idée, au lieu du corps?

Hokousai a écrit :(Et puis cessez de taper sur la scolastique , Spinoza en était imprégné .( pas Deleuze ))


j'adore la scolastique (Deleuze aussi d'ailleurs). Il doit donc s'agir d'un malentendu. Et ce n'est pas parce que Spinoza rejette certaines notions de la scolastique pour créer sa philosophie à lui, qu'il s'agit d'un rejet de la scolastique en tant que telle! Seulement, il avait besoin d'un autre concept de la substance, par exemple, que ceux déjà inventé par la scolastique.

En tout cas, dire qu'ici Spinoza innove par rapport à la scolastique .. je ne vois pas en quoi ce serait "taper sur la scolastique" ... il s'agit d'un simple constat, sans jugement de valeur, ni par rapport à Spinoza, ni par rapport à la scolastique.
Cordialement,
louisa

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Messagepar hokousai » 07 janv. 2008, 23:22

Dès que nous avons une idée de ce qui est en ce sens commun au Corps humain et à d'autres corps extérieurs, celle-ci EST DEJA adéquate ... . Remarquable. Dommage que Spinoza n'ait pas donné d'exemple de ce genre d'idées.
(louisa)

il me semble que les axiomes (partie 2) et les lemmes répondent à la remarque de Serge .

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Louisa
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Messagepar Louisa » 07 janv. 2008, 23:38

Hokousai a écrit :il me semble que les axiomes (partie 2) et les lemmes répondent à la remarque de Serge .


au sens où ils affirment des idées adéquates des corps? C'est vrai qu'ils prouventle fait que pour Spinoza l'on peut avoir une connaissance vraie des corps.

Mais 2.39 va pour moi encore plus loin: là nous avons immédiatement une idée adéquate d'un corps, sans en passer par la raison (et c'est cela que je croyais être impossible, avant d'avoir lu le message de Serge).

C'est qu'une fois qu'on appelle "objet" d'une idée l'affection du corps (ou une autre idée), le mot "objet" acquiert un autre sens que quand on dit que le corps est "objet" d'un discours ou d'un axiome etc. Car alors objet veut dire "la référence", ce à quoi réfère le discours. Une idée d'une affection du corps présente ainsi le corps extérieur comme étant présent à l'esprit. Le corps extérieur est donc l'objet de cette idée, au sens courant d'objet (la référence), tandis que l'affection du corps est l'objet au sens spinoziste de la même idée (ce à quoi l'idée est unie). Un axiome peut affirmer quelque chose concernant les corps en général, mais alors ces corps en sont l'objet au sens courant du terme, pas au sens spinoziste. Tandis qu'en 2.39, l'objet de l'idée est le corps au sens spinoziste.

Enfin, je me rends compte du fait que ce que j'écris ici n'est pas encore très clair. Il faudrait développer davantage. Mais il me semble tout de même qu'il s'agit d'une distinction potentiellement importante.
louisa

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Messagepar hokousai » 07 janv. 2008, 23:45

à louisa

Vous me dîtes
L'esprit, quand il forme une idée, peut avoir DEUX types d'objets: ce sont ou bien des modes de l'attribut Pensée (des idées), ou bien des modes de l'attribut Etendue (des corps).
et après vous demandez
ce serait quoi plus précisément, penser une idée sous un attribut ou sous un autre? Sous quels attributs peut-on penser une idée ... ?


et bien quoi ! on pense à des idées qu’on a ou bien à des corps .On conçoit donc l’objet de l'idée comme sous la pensée ou sous l’étendue .Les deux types d’objets sont pensés comme modification de l'un ou l'autre des attributs .C'est ce que je voulais dire .

Un objet qui n' est pas pensé n’est pas un objet d’ idée .(pour l’esprit humain )
............................................................

Mais en quoi cela vous ferait-il penser que l'esprit ne pense pas le corps quand il a une idée d'une affection du corps?

Jamais dit ça , j’ai dit qu’il connaissait confusément son corps( qu’il l’imaginait )

.
Mais vous semblez dire que l'homme ne sait pas penser un corps
,
Spinoza dit que la raison sait penser un corps (en général ) et adéquatement. (ce que c’est qu’un corps )


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